« Vivre poétiquement, c’est la chose qui justifie l’existence. Tellement d’êtres humains sont condamnés à n’avoir que quelques moments fugitifs de poésie dans leur vie et à être asservis dans des tâches prosaïques que c’est une revendication anthropologique et philosophique aujourd’hui pour retrouver un merveilleux quotidien. » E.Morin
LE PROJET
PRESENTATION DES ORGANISATEURS
Le Salon du Livre Social est un évènement annuel co-organisé par trois structures
Artémia
Compagnie théâtrale spécialisée dans le lien entre expression artistique et travail social
CapMed
Cabinet conseil spécialisé en ingénierie sociale et développement local.
IRTS PACA Corse
Institut Régional du Travail social, institut majeur de formation sur la région PACA à tous les métiers du travail social.
OBJECTIFS
REGROUPER
des acteurs du social, (personnes concernées, professionnels en poste ou en formation, réseau territorial, formateurs, représentants des politiques publiques et citoyens) autour du livre social, de la lecture, de l’écriture collective et de l’expression artistique et poétique, dans des espaces participatifs, transversaux et basés sur le faire ensemble,
construire
De permettre aux personnes concernées et à tous les autres acteurs du social de
construire et diffuser une expression libre (basée sur la lecture et l’écriture) sur
les enjeux du vivre ensemble en mettant en valeur émotions et expertises
mettre en valeur
De mettre en valeur et développer les capacités artistiques et créatrices de publics trop souvent stigmatisés ou ayant eux-mêmes intégré un stigmate
developper
De mettre en valeur et développer les richesses du territoire où a lieu le
Salon du Livre Social (notamment en allant vers les populations des quartiers prioritaires) et des institutions impliquées sur le projet, notamment dans le cadre du Salon Nomade
ENSEMBLE
De permettre la mise en synergie des différents acteurs du social
(Personnes concernées, professionnels, politiques publiques, citoyens) grâce aux apports des artistes et auteurs participant au projet. Et inversement, nourrir les artistes et
auteurs des expertises des acteurs du social, notamment celle des personnes
concernées.
créer
De créer au final un support collectif commun éditable, rendant compte de la
capacité créatrice de chacun et du travail réalisé tout au long du projet
Le Salon du Livre Social est une construction poétique qui vise à penser que chaque personne, bénéficiaire, professionnelle, habitante des quartiers prioritaires, ou simple citoyenne, peut venir enrichir l’intelligence collective et la réflexion autour de l’écrit dans le social et autour des enjeux de vivre ensemble. Chaque personne, pensée comme lecteur, comme auteur, même profane, peut trouver ses mots ou utiliser les mots des autres, pour exprimer et diffuser une parole tout aussi singulière qu’universelle sur les maux qui blessent des individus ou des groupes sociaux. Dans ce sens les acteurs du social ne peuvent se suffire à s’en remettre aux mots des spécialistes et experts de leur secteur. Au contraire, nous pensons que chacun a sa part d’expertise et de compétences à apporter. Le Salon du Livre Social crée donc un espace ou des écritures singulières et poétiques s’expriment, se rencontrent, se partagent, pour donner sens.
DESCRIPTION
Le Salon du Livre Social se décline en deux temps :
QU’EST-CE QU’UN LIVRE SOCIAL ?
Le livre social n’existe pas.
Ce n’est ni une catégorie ni un genre.
Afin de comprendre en quoi dire d’un livre qu’il est « social » comporte un intérêt, il faut faire un détour par le cinéma et la philosophie. Le travail de Gilles Deleuze est en ce sens d’un secours particulier. Deleuze explique en effet que le drame social au cinéma a deux caractéristiques. La première d’entre elle est la « mise en transe ». La mise en transe donne à voir des antagonismes, des confrontations, un affrontement blocs (riches/pauvres, ouvriers/patrons, privé/public). En ce sens, le drame social propose un nouvel agencement, il s’inscrit en rupture face à la fatalité des clivages. La deuxième caractéristique est « la production d'énoncés collectifs non unanimistes », de possibles donc, qui ouvrent plus qu’ils n’enferment. Ainsi, le livre social est probablement le double de papier du drame social tel que défini par Deleuze. Il ouvre une porte, casse une fenêtre, bondit, se jette à l’eau. Il
invente. Le livre social ne se contente pas de décrire froidement les rapports de domination d’une réalité sociale arrêtée. Il propose un nouveau récit, croque un monde dans toute sa complexité, raconte la possibilité d’un renouveau. Il propose ainsi une troisième voie.
Le livre social pourrait bien proposer de penser la possibilité d’une révolte ou plus encore d’une volte comme le suggère Alain Damasio dans « Le dehors de toute chose ».
Le livre social, « une poussée de vie qui se rémunère elle même par la joie d’agir. »